La vie en français

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Aya Nakamura nous apprend l’argot en français avec « Djadja »

Aya_Nakamura

« Oh Djadja, y a pas moyen Djadja, je ne suis pas ta catin Djadja, genre en catchana baby tu dead ça ». Après l’immense succès rencontré avec sa première chanson, Aya Nakamura revient cet été en duo avec le chanteur colombien Maluma dans un remix de « Djadja ». Bien qu’elle soit très occupée, cette semaine Aya Nakamura a accepté d’être votre professeure français et de vous expliquer les paroles si particulières de « Djadja ». En effet, dans cette chanson, elle emploie beaucoup d’argot, d’expressions actuelles (et parfois même des gros mots !) qui ne sont pas enseignés en cours de français !

Si vous voulez découvrir un autre cours en chanson, lisez l’article : On apprend le français avec la chanson « Tahiti » de Keen’v.

En bonus, sortez vos micros et préparez-vous à chanter et danser sur la version franco-espagnole de « Djadja » ! Et, n’oubliez pas de relever votre défi du jour ! Aujourd’hui, je vous demande d’écrire dans les commentaires une phrase avec l’un des mots ou expressions que vous avez préféré dans cet article !

Vous êtes prêts et prêtes ? Alors on y va !

« Djadja » d’Aya Nakamura

Attachez votre ceinture, nous partons pour Barcelone où a été tourné le clip de « Djadja » ! Dans cette chanson, Aya Nakamura explique qu’elle est très en colère contre un garçon qui raconte des mensonges à son sujet en disant qu’ils avaient eu une relation intime ensemble. Pour mieux comprendre, activez les sous-titres ou lisez les paroles qui se trouvent juste en dessous de la vidéo.  

Hello papi mais qué pasa?

J’entends des bails atroces sur moi

À c’qui paraît, j’te cours après ?

Mais ça va pas, mais t’es taré, oh ouais

Mais comment ça, le monde est tit-pe ? (Eh)

Tu croyais quoi, qu’on se verrait plus jamais ?

Je pourrais t’afficher mais c’est pas mon délire.

D’après les rumeurs, tu m’as eue dans ton lit

[REFRAIN] X2

Oh Djadja

Y a pas moyen Djadja

J’suis pas ta catin Djadja, genre en catchana baby tu dead ça

Tu penses à moi, je pense à faire de l’argent

J’suis pas ta daronne, j’te ferai pas la morale

Tu parles sur moi, y a R

Crache encore, y a R

Tu voulais m’avoir, tu savais pas comment faire

Tu jouais un rôle, tu finiras aux enfers

« T’façon Nakamura, je l’ai couchée »

Le jour où on se croise, faut pas tchouffer

Tu jouais le grand frère pour me salir

Tu cherches des problèmes sans faire exprès

Putain mais tu déconnes ! C’est pas comme ça qu’on fait les choses ! [X3]

[REFRAIN] X4

Oh Djadja

Y a pas moyen Djadja

J’suis pas ta catin Djadja, genre en catchana baby tu dead ça

Oh Djadja, j’suis pas ta catin Djadja, non

Y a pas moyen Djadja, ouais en catchana baby tu dead ça, yeah

Oh Djadja, j’suis pas ta catin Djadja, non

Y a pas moyen Djadja, ouais en catchana baby tu dead ça, d’après toi

En catchana baby tu dead ça, en catchana baby

En catchana baby tu dead ça, en catchana baby

Oh Djadja [X3]

Aya Nakamura nous explique ce que c’est un « Djadja »

Aya Nakamura est une autrice-compositrice-interprète franco-malienne. Dès sa première chanson « Djadja », elle impose son propre style. En effet, ses musiques mélangent des expressions actuelles, employées par les gens de sa génération en France, avec du vocabulaire utilisé au Mali et des mots qu’elle a elle-même inventés ! D’ailleurs, « djadja » est un mot créé par la chanteuse ! Selon elle, un « djadja », « c’est un mec [= un homme] comme tout le monde qui va raconter des salades [= raconter des choses qui sont fausses] sur une fille, un djadja, c’est un menteur ». « Tu dead ça » est aussi une expression inventée qui signifie « faire très bien quelque chose », « faire quelque chose hors du commun ». Vous pouvez écouter Aya Nakamura expliquer ces mots dans la vidéo ci-dessous.

Aya Nakamura nous apprend l’argot actuel en français

1. Des bails

Aya Nakamura chante comme elle parle avec ses amis, c’est-à-dire en utilisant beaucoup de mots d’argot actuel.

« Des bails » peut signifier plusieurs choses. Tout d’abord, on l’emploie pour désigner des trucs, des affaires, des projets mais aussi une relation avec un garçon ou une fille. Dans la chanson, elle se réfère à : des histoires, des ragots. Mon conseil pour comprendre « les bails », c’est être attentif/ve au contexte ! Attention, en français courant, « un bail » (au singulier) ou « des baux » (au pluriel), c’est un contrat de location. Vous avez compris le bail ?

Exemples :

  • J’entends des bails atroces sur moi.
  • J’ai un bail avec un garçon.
  • C’est quoi les bails ?

2. Tit-pe

« Tit-pe » est une façon de dire « petit » en verlan. « Le verlan » est une forme d’argot qui consiste à inverser les syllabes des mots : verlan → l’envers. Presque tous les mots peuvent se transformer en verlan, donc n’hésitez pas à être créatifs/ves !

Exemples :

  • Le monde est tit-pe= le monde est petit.
  • C’est un truc de ouf = c’est quelque chose de fou.

3. Genre

« Genre » possède plusieurs sens. Pour commencer, il sert à préciser une façon de faire, une attitude. Dans certains cas, « genre » sous-entend qu’on n’est pas totalement convaincu de la sincérité de la personne qui agit de cette manière.

Exemple :

  • Il vient me voir, genre, il est désolé d’avoir menti.

→ Il vient me voir de cette façon, comme s’il était désolé d’avoir menti, mais je ne suis pas convaincue de sa sincérité.

Ensuite, « genre » indique de façon un peu ironique qu’on remet en doute ce que nous dit une personne. On pourrait le remplacer par : « oui, bien sûr » ou « c’est ça » dit de façon un peu moqueuse.

Exemple :

  • Je n’aime pas les chansons d’Aya Nakamura. – Genre !

→ Je ne crois pas ce que tu me dis.

Dans la chanson, la phrase « genre en catchana baby tu dead ça », pourrait se reformuler de la façon suivante : oui, bien sûr, en cachana, tu le fais très bien. Mais qu’est-ce que le mystérieux « en cachana » ? Et bien, selon la chanteuse, ce serait une position pour faire… euh… des crêpes ! C’est ça, des crêpes !

4. Une daronne

« Un daron » ou « une daronne » sont des mots argotiques pour désigner un père et une mère.

Exemples :

  • Je ne suis pas ta daronne, je ne te ferai pas la morale
  • Mon daron ne veut pas me laisser sortir ce soir.
argot_djadja

Aya Nakamura nous apprend des expressions actuelles en français

1. À ce qu’il paraît

« À c’qui paraît » ou écrit de façon plus correcte, « à ce qu’il paraît » est un synonyme de « les gens racontent que », « il y a des rumeurs ». De plus en plus, dans l’argot actuel, on réduit cette expression et on dit « askip ». Dans la chanson, Aya Nakamura s’adresse à Djadja en le suspectant d’avoir lancé une rumeur disant qu’elle cherchait avec insistance à le séduire.

Exemple :

  • À c’qui paraît, j’te cours après ?
  • Askip, tu as un bail avec Julien !

2. « Ça ne va pas » et « être taré(e) »

« Ça ne va pas » et « être taré(e) » sont une façon de dire qu’une personne est « complètement folle ». « Ça ne va pas » sous-entend « ça ne va pas dans ta tête ». Dans le langage parlé, on enlève très souvent le « ne » de la négation et on met une apostrophe à « tu » avec le verbe « être » (ce qui est incorrecte grammaticalement).  

Exemples :

  • Mais ça va pas, mais t’es taré, oh ouais !
  • Me baigner dans une mer à 5°C ? Mais ça ne va pas la tête !
  • Arrêter de lire les articles de La vie en français ? Mais tu es taré !

3. Afficher quelqu’un

« Afficher quelqu’un » signifie qu’une personne fait publiquement honte à quelqu’un en racontant une histoire non valorisante sur lui / elle. « S’afficher » existe aussi mais dans ce cas-là, c’est la personne qui fait une action qui lui fait honte devant des gens. Dans la chanson, Aya Nakamura dit qu’elle pourrait faire honte à djadja mais ce n’est pas quelque chose qu’elle aime.

Exemples :

  • Je pourrais t’afficher mais c’est pas mon délire.
  • Julie chante mal, elle s’est affichée en chantant devant tout le monde.

4. Ce n’est pas mon délire

Quand on dit « ce n’est pas mon délire » ou de façon plus orale, « c’est pas mon délire », on parle de quelque chose que l’on n’aime pas faire ou d’une personne qui ne nous attire pas.

Exemples :

  • Je pourrais t’afficher mais c’est pas mon délire.
  • Les vacances à la montagne, ce n’est pas trop mon délire.
Aya_Nakamura_Djadja_ya_pas_moyen

5. Parler sur quelqu’un

« Parler sur quelqu’un » est un synonyme de « critiquer » ou « raconter des mensonges sur quelqu’un dans son dos ». Encore une fois, Aya Nakamura rappelle à Djadja que c’est un menteur.

Exemples :

  • Tu parles sur moi, y a R
  • Paul parle sur toi !

6. Y a R

« Y a R » est une abréviation de « il n’y a rien ». Cela signifie qu’Aya Nakamura affirme qu’il n’y a rien à dire parce qu’il ne s’est rien passé entre elle et Djadja.

 Exemples :

  • Tu parles sur moi, y a R.
  • Tu as un bail avec Marie ? – Non, y a R !

7. Cracher (sur quelqu’un)

« Cracher sur quelqu’un » est un synonyme de « parler sur quelqu’un » mais ce sont des critiques qui sont beaucoup plus méchantes. Pour Aya Nakamura, cela veut dire que Djadja peut dire des mensonges de plus en plus horribles, tout est faux puisqu’il n’y a jamais rien eu entre eux.

Exemples :

  • Crache encore, y a R.
  • Alex crache sur toi et c’est grave ce qu’il dit !

8. Y a pas moyen

« Il n’y a pas moyen », ou dit de façon plus orale, « y a pas moyen », est une façon d’exprimer que quelque chose est impossible. Dans la chanson, « y a pas moyen » signifie qu’il est totalement impossible qu’Aya Nakamura puisse avoir une relation avec Djadja.

Exemples :

  • Y a pas moyen
  • Tu peux me prêter 100€ ? Non, y a pas moyen !
expressions_djadja

Aya Nakamura nous apprend… des gros mots en français !

1. Une catin

« Une catin » est un synonyme familier de « prostituée ». 

Exemple :

  • Je ne suis pas ta catin Djadja, genre en catchana baby tu dead ça

2. Putain

« Putain » est un mot très familier, voire vulgaire, que l’on utilise beaucoup en France pour exprimer la colère, l’étonnement ou encore l’admiration.

Exemple :

  • Putain, mais tu déconnes ! Ce n’est pas comme ça qu’on fait les choses !
  • Putain ! Je vais encore arriver en retard au travail !

3. Déconner

« Déconner » est un verbe familier qui signifie « plaisanter » mais aussi « raconter / faire n’importe quoi ». On l’utilise aussi pour parler d’un objet qui fonctionne mal. Dans « Djadja », « tu déconnes » s’interprète plutôt comme « faire n’importe quoi ».

Exemple :

  • Putain, mais tu déconnes! Ce n’est pas comme ça qu’on fait les choses !
  • Allez ne te vexe pas ! Je déconne, c’est une blague !
  • J’en ai marre ! Mon portable déconne, l’écran tactile fonctionne mal.

4. Tchouffer

« Tchouffer » est un mot nouchi (l’argot ivoirien) qui serait l’équivalent, dans un langage très familier, de « foirer », « merder », c’est-à-dire « faire mal les choses ». Dans la chanson, on pourrait plus l’interpréter comme « dire de la merde » ou « dire n’importe quoi ».

Exemple :

  • Le jour où on se croise, [il ne] faut [pas] pas tchouffer.

Cet article vous a plu ? Alors, à vous de jouer ! Écrivez dans les commentaires une phrase avec l’un des mots ou expressions que vous avez préféré !

BONUS

Poussez tous les meubles de chez vous car on va chanter et danser sur le remix de « Djadja », interprété par Aya Nakamura et Maluma ! Si vous voulez découvrir d’autres chansons d’Aya Nakamura, allez visiter sa chaîne YouTube (cliquez ici).

© Copyright

Photos : La vie en français, Aya Nakamura, photos libres de droit. 

Gif : tenor.com, giphy

Videos Youtube : Aya Nakamura, Warner Música,

3 réflexions sur “Aya Nakamura nous apprend l’argot en français avec « Djadja »”

    1. Bonsoir Ikikueli,
      Je suis contente que cet article sur Aya Nakamura t’ait plu !
      Petites corrections : je suis… ravi de connaître… d’argot… ma chanteuse préférée. 🙂
      â bientôt !

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