« Qui dit étude dit travail, qui dit taf te dit les thunes… » Si ces quelques mots vous disent quelque chose, c’est que vous avez probablement reconnu la chanson de Stromae, « Alors on danse ». Cependant, même si vous avez un bon niveau de français, vous ne savez pas ce que sont le « taf » et les « thunes ». Rassurez-vous, c’est normal car c’est de l’argot ! En français, on utilise beaucoup de mots d’argot dans la vie de tous les jours et notamment au travail. Dans cet article, vous allez découvrir sept mots d’argot employés dans les pays francophones pour parler du travail. Mais, attention ! Si vous voulez les utilisez, vous ne pouvez le faire que dans un contexte informel mais jamais dans un échange formel. Ne demandez donc pas plus de thunes à votre boss, parce qu’il est possible qu’il vous lourde !
Pour découvrir d’autres mots d’argot très actuels, lisez : Aya Nakamura nous apprend l’argot en français avec « Djadja ».
En bonus, vous pourrez écouter la chanson « Alors on danse » de Stromae !
Vous êtes prêts et prêtes ? Alors on y va !
Une boîte
Si un Français vous dit qu’il est content de sa « boîte », il n’est pas en train de vous parler de sa boîte de thé ou de chaussures. En réalité, il vous parle de son travail. Et oui, en français, « une boîte » signifie une entreprise en argot ! Ce mot désignait autrefois une prison, avant de se référer à un lieu de travail où les conditions sont très dures (sympa !…). Aujourd’hui, le mot « boîte » n’est ni positif, ni négatif. Il est même le slogan d’une campagne de publicité disant « j’aime ma boîte » (oui, oui !).
- Exemple : Je travaille dans une nouvelle boîte
Un boulot
« Heigh-ho, Heigh-ho ! On rentre du boulot » chantent les sept nains. Mais d’où rentre-t-il ? Le mot « boulot » vient de l’ancien français « ça boulotte » qui signifiait « ça va bien », « faire des affaires » et par conséquent gagner de l’argent ! De nos jours, si quelqu’un vous dit qu’il va au boulot, cela veut dire qu’il part travailler !
Exemple : J’ai de nouvelles responsabilités dans mon boulot
Allez, je vous laisse un petit bonus surprise : la chanson des sept nains en français !
Un taf / taffer
Si un de vos amis français vous dit : « je ne peux pas sortir ce soir, j’ai du taf », il n’utilise pas un acronyme bizarre (comme SNCF ou CAF). « Avoir du taf » ou « un taf » signifie avoir du travail ou un travail. Au départ, le mot « taf » indiquait la peur, puis il a désigné « la part du butin » issu d’un vol. Par glissement, c’est devenu un mot argotique pour dire « travail » car pour avoir sa part d’argent, il faut fournir un effort ! Le verbe « taffer » existe aussi et il s’utilise pour dire « travailler ».
- Exemple : Au taf, on a un nouvel employé. / Je retourne taffer à 13h30.
Attention, ne confondez pas « un taf » et « une taffe » car il s’agit d’une bouffée de cigarette !
Bosser
Le lendemain, votre ami français vous rappelle pour annuler à nouveau votre soirée (encore !?!) mais cette fois il vous dit : « je ne peux pas sortir car je bosse jusqu’à tard ce soir ». « Bosser » signifie travailler en argot et, par extension « un bosseur », c’est quelqu’un qui travaille beaucoup. Le terme vient de l’époque ou les hommes et les femmes qui faisaient des travaux physiques se courbaient pendant l’effort.
Le mot « boss » existe aussi pour désigner son chef mais c’est un anglicisme.
- Exemple : Je bosse du lundi au vendredi.
La thune / des piasses
6h30 du matin, le réveil sonne et on a autant envie de se lever que d’aller chez le dentiste ! Une des motivations principales qui va nous aider à sortir du lit, c’est de « gagner de la thune » ! La thune est une façon très populaire de dire « l’argent ».
Au Québec, vous pouvez entendre le mot « piasses » pour parler du dollar canadien. Le mot provient du nom de l’ancienne monnaie utilisée : les piastres.
Exemples :
- Je n’ai plus de thune pour m’acheter un ordinateur.
- Ce téléphone vaut 500 piasses
Pogner la job
16h12 : Votre patron québécois vous appelle dans son bureau et vous dit que vous avez « pogné la job » ! Il n’est malheureusement pas en train de vous féliciter mais de vous dire que vous avez mal travaillé. « Pogner la job » signifie rater, mal faire son travail au Québec.
Attention, en France et dans les pays francophones, « job » est un mot masculin, « le job », alors qu’au Québec il est féminin, « la job ».
Exemples :
- Oh non, t’as encore pogné la job (Québec)
- Tu as mal fait ton job (France)
Se faire lourder / slacker
Le jour suivant, votre ami français vous appelle à nouveau pour vous dire qu’il s’est fait lourder de son travail (oui, votre ami vous appelle très souvent !). « Se faire lourder » ne veut pas dire qu’on a pris du poids, mais se faire virer de son travail. L’expression vient de l’idée d’un poids lourd dont on veut se débarrasser (belle comparaison !).
Au Québec, vos collègues utiliseront une expression différente et vous diront « se faire slacker » ou « se faire slaquer ». Il s’agit d’un anglicisme inspiré du mot « slack ».
Exemples :
- Je me suis fait lourder de mon job (France)
- Je me suis fait slacker de ma job (Québec)
Cet article vous a plu ? Écrivez dans les commentaires si vous aimeriez que je fasse d’autres articles pour vous apprendre d’autres mots d’argot en français.
En résumé
Bonus
Après l’effort, le réconfort ! On pousse les meubles et on commence à danser avec la chanson de Stromae, « Alors on danse ». Pour découvrir sa chaîne YouTube, cliquez ici.
Alors on… alors on… alors on… Qui dit étude dit travail, qui dit taf te dit les thunes
Qui dit argent dit dépenses, qui dit crédit dit créance
Qui dit dette te dit huissier et lui dit assis dans la merde
Qui dit Amour dit les gosses, dit toujours et dit divorce
Qui dit proches te dit deuils car les problèmes ne viennent pas seuls
Qui dit crise te dit monde, dit famine, dit tiers-monde
Qui dit fatigue dit réveil encore sourd de la veille
Alors on sort pour oublier tous les problèmes Alors on danse [x9]
Et là tu te dis que c’est fini car pire que ça ce serait la mort
Quand tu crois enfin que tu t’en sors, quand y en a plus et ben y en a encore
Est-ce la zik ou les problèmes? Les problèmes ou bien la musique
Ça te prend les tripes, ça te prend la tête et puis tu pries pour que ça s’arrête
Mais c’est ton corps, c’est pas le ciel, alors tu te bouches plus les oreilles
Et là tu cries encore plus fort et ça persiste
Alors on chante : « Lalalalalala lalalalalala »
Alors on chante : « Lalalalalala lalalalalala » Alors on chante, alors on chante
Et puis seulement quand c’est fini
Alors on danse [8] Et ben y en a encore [x5]
Une petite observation: Je ne crois pas que se faire slaquer (perdre son job) soit inspiré du mot anglais « slacker » . Le verbe n’existe pas en anglais. Mais le pronominatif (a/the slacker) veut dire une personne qui ne travaille pas bien/beaucoup). Il s’agirait plutôt de « to sack somebody/to be sacked » (se faire virer).
I’ve been sacked from my job/I got the sack.
He doesn’t work hard, he’s a slacker.
Bonsoir Sandra,
Observation intéressante, je vais regarder ça !
À bientôt !