« Portable, cellulaire ou gsm ? » Comme vous le savez, dans ce blog, je n’aborde pas exclusivement le français de France mais j’aime aussi vous apprendre des expressions ou des mots employés dans les pays francophones. À l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie qui a lieu le 20 mars, je vous emmène découvrir la diversité du français au travers de 3 objets qui ont des noms différents en France, en Belgique, en Suisse et au Québec.
Pour apprendre des expressions francophones, lisez : 7 expressions francophones à connaître.
À la fin de l’article, vous pourrez vous entraîner avec un exercice auto-correctif et relever votre défi du jour. Aujourd’hui, je vous demande d’écrire deux phrases avec deux mots que vous aurez appris.
Un téléphone mobile
Qu’on l’appelle « un portable », « un cellulaire », « un GSM » ou « un natel », ils désignent tous un objet dont on ne peut plus se passer et auquel on est même carrément accros : le téléphone mobile !
1. Un portable
En France, on a l’habitude de dire « un portable » à l’oral mais, de façon plus formelle, vous pouvez aussi entendre « un téléphone portable ». Ce nom vient du fait que l’on peut emporter son téléphone avec soi, par opposition aux « téléphones fixes » qui se trouvent / trouvaient que dans les maisons, au travail etc.
Tous les numéros de portable français commencent par 06 (et parfois par 07), d’où l’expression argotique « donne-moi ton 06 », c’est-à-dire, « donne-moi ton numéro de portable ». Oui, je sais, cela peut surprendre ! De plus, généralement le « tu as » devient « t’as* » à l’oral mais c’est incorrect.
Exemples :
- Pouvez-vous me donner votre numéro de téléphone portable ? = formel
- Tu peux me donner ton numéro de portable ? = courant
- Tu as un 06 ? = argot actuel.
- Je n’ai plus de batterie il faut que je branche mon portable pour le charger.
2 Un cellulaire
Si vous vivez au Québec et que quelqu’un vous demande « tu n’as pas vu mon portable ? », il / elle ne parle pas de son téléphone mais de son ordinateur ! Et oui, de l’autre côté de l’Atlantique, les Québécois n’utilisent pas de « téléphone portable » mais un « cellulaire », ou de façon plus correcte « un téléphone cellulaire ». Comme « cellulaire » est trop long à dire et qu’on adore raccourcir les mots en français, il devient souvent « un cell ». De plus, il n’est pas question d’utiliser l’anglicisme « smartphone » mais on dit « un téléphone intelligent ».
Exemples :
- Tu peux me donner ton numéro de cellulaire ?
- Je n’ai plus de batterie il faut que je plugue mon cellulaire pour le charger.
3. Un GSM
Retour en Europe et plus particulièrement en Belgique et au Luxembourg, où on ne parle ni de « portable », ni de « cellulaire » mais d’un « GSM ». GSM est l’acronyme de « Global System for Mobile Communications », qui est tout simplement le réseau standard utilisé en Europe pour les communications vocales. Petite particularité, en Nouvelle Calédonie et à La Réunion, on utilise le mot « GSM » et non « portable ».
Exemples :
- Tu peux me donner ton numéro de GSM ?
- Je n’ai plus de batterie il faut que je branche mon GSM pour le charger.
4. Un natel
Dernière étape de notre voyage : la Suisse ! Les Suisses utilisent « un natel » qui est formé à partir de la contraction de deux mots allemands : Nationales Autotelefon (Réseau téléphonique automobile national). Au départ, les natels étaient des téléphones mobiles qui étaient disponibles dans les voitures. Puis, avec le développement de la téléphonie mobile, le nom de cette « marque » est devenu le nom donné au téléphone mobile ! Cependant, les médias helvètes préfèrent utiliser le mot « portable » car « Natel » est une marque privée déposée.
Exemples :
- Tu peux me donner ton numéro de natel ?
- Mon natel sonne mais il est au fond de mon sac.
Allez, on quitte la télécommunication pour aller à la boulangerie !
Une viennoiserie au chocolat
Oubliez le football et les opinions politiques, s’il existe UN débat qui divise les Français et en général les Francophones, c’est bien celui-là : doit-on dire « pain au chocolat » ou « chocolatine » ? Un « pain au chocolat » ou une « chocolatine », c’est une viennoiserie composée d’une pâte feuilletée (comme celle des croissants) dans laquelle est enroulée une ou plusieurs barres de chocolat. Miam !
1. Un pain au chocolat
Un « pain au chocolat » est majoritairement employé en France : dans le nord, le centre et le sud-est.
Exemple :
- Je voudrais deux croissants et un pain au chocolat.
2. Une chocolatine
À l’inverse, on mange « une chocolatine » dans le sud-ouest de la France et… au Québec ! Les Québécois utilisent généralement le mot « chocolatine », même si vous pouvez entendre dans certaines régions « croissant au chocolat » ou parfois « pain au chocolat ». Donc, la chocolatine a traversé l’Atlantique !
Exemple :
- Je voudrais deux filouzes et une chocolatine (Québec).
Au Québec, une filouze est une sorte de pain aux raisins en forme d’un escargot, garnie d’une crème pâtissière recouverte de pépites de chocolat.
3. Une couque au chocolat, un petit pain (au chocolat)
Dans le combat qui oppose « pain au chocolat » et « chocolatine », les Belges ont décidé de proposer une troisième option : « une couque au chocolat ».
Exemple :
- Je voudrais un pain français et une couque au chocolat.
D’autres noms existent comme « un petit pain (au chocolat) » qui est employé dans le nord et l’est de la France ainsi que dans quelques cantons suisses.
Exemple :
- Je voudrais un croissant et un petit pain.
Après avoir mangé des viennoiseries, on a souvent besoin de s’essuyer les mains avec un… une… C’est ce que l’on va voir tout de suite !
Du papier / un tissu absorbant
Si vous avez besoin d’essuyer vos mains, votre corps ou la vaisselle, le nom de l’objet varie en fonction de la région francophone et son utilité.
1. Une serviette
En France, une « serviette » a plusieurs utilités. Une serviette de bain ou de plage sert à nous sécher quand on sort de la douche ou de la mer / piscine. À table, on utilise une serviette (en papier ou en tissu) pour s’essuyer la bouche ou les mains. Une fois le repas fini et la vaisselle lavée, on l’essuie avec « un torchon », qui est un morceau de tissu moins « noble » qu’une serviette. Enfin, certaines femmes utilisent des serviettes hygiéniques lors de la menstruation.
Quand il s’agit d’un papier à usage unique pour nettoyer une surface, on dit « un essuie-tout » ou « un sopalin ». Ce mot étrange vient en réalité du nom d’une marque qui est passé dans le langage courant pour désigner son produit : un sopalin ou un rouleau de sopalin.
Exemples :
- En sortant de la douche, je me sèche avec une serviette de bain.
- Les serviettes de tables sont bien pliées dans les assiettes.
- Prends un torchon pour essuyer la vaisselle.
- Les serviettes hygiéniques sont utilisées par beaucoup de femmes.
- J’ai renversé un peu de café, tu as du sopalin ? – Oui, je t’apporte de l’essuie-tout.
2. Un essuie
Ne soyez pas surpris si vos amis belges font une grimace si vous leur demandez d’essuyer la vaisselle avec un torchon. En Belgique, « un torchon » est un bout de tissu qui sert à laver le sol ! Employez plutôt le mot « essuie (de cuisine) » pour la vaisselle ou pour nettoyer une tache. Pareil, quand vous sortez de la douche, vous utilisez un essuie pour vous sécher le corps. Oui, il ne faut pas se tromper entre l’essuie pour la cuisine et pour la douche mais avec un peu de pratique, vous y arriverez !
Exemples :
- En sortant de la douche, je me sèche avec un essuie.
- Prends un essuie pour essuyer la vaisselle.
3. Un linge
En Suisse, on n’utilise pas d’essuie et peu de serviettes mais on prend un « linge » pour se sécher en sortant de la douche. On prend aussi un linge quand on va se baigner dans une piscine ou dans un lac. Cependant, ne soyez pas étonné si votre ami français fait une drôle de tête si vous lui parlez de « linge » car, pour lui, ce sont tous les tissus qui servent pour le lit, la salle de bain, la table ou la cuisine.
Exemples :
- En sortant de la douche, je me sèche avec un linge.
- Thomas prend un linge pour s’allonger au bord du lac Léman.
4. Une napkin
On traverse une dernière fois l’Atlantique pour se retrouver au Québec. Bien que l’Office québécoise de la langue française recommande l’utilisation des mots « serviettes en papier / jetables », vous entendrez souvent le mot « napkin ».
Exemples :
- Je voudrais une napkin pour m’essuyer les mains.
- Prends des napkins pour éviter qu’on se tache avec la Poutine.
À vous de jouer ! Pour votre défi du jour, je vous demande d’écrire dans les commentaires deux phrases avec deux mots que vous avez appris dans cet article.
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